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Commentaire
Paranoïa
Chapitre 5 :
Pleure petite fille
5 : Pleure petite fille
Pleure sur ta triste vie faite de vers et de rimes, pleure, vas-y. Pleure sans comprendre cette première larme.
Le monde est ainsi. Oui, tel un serpent immense et toi un chiot pour son repas. Pleure, ne t’en fais pas, personne ne t’entendra.
Cet animal et toi, la solitude et le mal. Là, face à face. Pleure ici-bas, pleure dans ton alternance. Pleure bon sang ! Pleure !
Mais rien. La petite regarde et observe. Elle épie même. Se demandant où tout va.
Les gens sont tous les mêmes, alors dans chacun elle les voit tous. Le moindre mot, le moindre geste, la moindre attention et c’est un même personnage caché derrière.
C’est le monstre sous le lit.
Il est sa peur. Celui que personne voit. Son existence niée. C’est lui.
Lui, ce mal incarné. Comment grandir alors ? Comment ne plus avoir peur.
Pleure ! Pleure petite fille !
La grande idylle
Il changerait tous les jours, tantôt gentil, tantôt un peu con, tant beau, tantôt ce vilain que j’aime tant.
Il serait alors cet imaginaire, ce moment de caresses solitaires, mais il serait enfin la vérité.
L’immense acceptation sans jugement.
Il serait.
Tu es partout. Tous les profils, tous les mots ! Toutes les connaissances ! Tu es partout ! Dans ma colère, dans mon envie, dans mon désir, dans mon regard, dans ma nuit, dans mon jour, dans mon salon, dans ma tête ! Surtout dans ma tête !
Est-ce ça d’aimer à la folie ?
Pourquoi autant de paranoïa avec toi ? Est-ce parce que tu es schizophrène ?
Serais-je alors tombée amoureuse d’un être aussi subtil ?
Un vrai ? Un vrai de vrai dans ce mensonge de vérité ?
Le navire
Avant même que l’aube n’apparaisse dans le crépuscule, l’embarcation. Penser à toi.
Lire et relire la carte du trajet sans pouvoir comprendre la destination. Retirons au moins cette échelle, soulevons l’ancre. Voilà que la mère est déchaînée !
À bord l’odeur de la solitude de chaque matelot. Fantômes de l’au-delà, vivants ici-bas, et d’autres pires que tout le reste.
Et le maître chanteur sans son corbeau sur l’épaule, boitant sur ses deux jambes intactes, râlant de sa voix douce, éclairant le ciel rouge.
Connard !
C’est ainsi que ma présence le nomme et s’incline pour le goûter.
L’écume des larmes du passé soulève mes guenilles, mon nu face à cet homme. Il est l’immonde, le dégoût, l’invisible, le dominant, le soumis, l’intelligent et l’idiot, le fort et le faible. Il est l’amoureux. Et c’est tout ce qui compte dans les hauts le cœur de ces courants aux heures miroir.
L’horizon traîne au loin, chantant son silence. Il se fait prendre par le soleil et la lune pour la vision d’une double pénétration, un fantasme.
Et j’ai rêvé de toi et de ton même visage. Un jumeau à mon désir d’être la femme voulue.
L’océan n’est plus le même, il devient le néant. Noir, plat. Creux.
C’est sous les étoiles de ce jour qu’il faut plonger pêcher ton absence.
Un panier de mots suffira à nourrir notre panse.
Je t’aime tant encor !